Douce,
douce,
sois douce avec lui, le pauvre, il à si peur.
Regardes : Ses mains sont des volcans, et ses yeux sont des ouragans, il ne voit rien car il est sourd/muet.
Regardes son ombre gronder.
Ses lèvres sont une terre aride
Caresse l'air qui s'y engouffre,
Ses vaines éclatent comme des tambours hypnotisants,
Il est un monde en lui qui se déchaîne, ses ailes sont en feu, ses rêves sont en sang.
Eponge de tes yeux le liquide vermeil, d’un battement de cil enrobé de lumière,
Répands sur lui l’onde de ton amour, et fait pleuvoir la tendresse de l’éternel
Victoire de la dernière pluie
Vois :Sa colère est celle de l'oubli.
Il brandit sont couteau, il fait noir dans sa main, le froid sèche ses os, la nuit gonfle ses veines.
Il crois dans la déchirure, il crois dans l’obsolescence, il crois dans le vide, il crois dans le néant.
Il voudrait tuer pour se sentir vivant.
Il fait un vent dévastateur, des feuilles mortes voltigent de tous côtés
Regardes le venir vers toi avec son armée de l’exil
A chaque pas qu’il fait faisant trembler la terre
Et transpirant la sève de son cœur meurtris
A ce moment précis, sois douce, oh sois douce,
Pour lui.
Tout doucement creuse un tunnel au fond de son oublie
Et blotti ta chaleur aux creux sa souffrance
Au coeur du monde qui s'échoue
Au cœur du corps de son aveuglement
au beau milieu de son apocalypse
blottie toi, tout doucement
tes veines s’ouvriront comme des fleurs au mois de mai
tu sentiras sa peine et sa douleur couler dans les rivières de ton corps gracieux
les mystères de ta nature comme mille chandelles s’illumineront
et se sera le feu de l’origine et de la beauté même
et se sera le temps de vendanger l’oublie
oh recueilles ses larmes, ses larmes chéries,
qui viennent par millier nettoyer l’horizon
vois sa pupille claire mourir à la nuit
suspendue dans le feu de son obscursion
tout doucement, le déluge
tout doucement la vie,
tout doucement la mer et le soleil au même endroit
dans ce feu clair qui tremble en toi
dans ce feu doux qui brûle en lui
noyée dans la douceur,
la violence s’est oubliée
consumée par Amour
La souffrance n’est plus
qu’un nouveau né
à l’orée du vent qui se calme et s’assoupit
tombe d’un lourd sommeil comme si depuis milles ans il n’avait point dormi
Là, transcende la marée fumante de son agonie
Puis, dépose les cendres incandescentes au pied de son cœur et dis lui :
" Je t’ aime depuis le commencement de tout, et ton aveuglement était Amour, oui, tout comme ta haine.
Ils t’attendaient depuis toujours à l’aube de toi-même.
Bel inconnu je bénis ta souffrance
Car elle était le puis de tes larmes d’enfance
Maintenant dans tes yeux
Laisse naître la vie
Et vois fleurir l’aurore de ta délivrance."
Il n'en restera qu'un éclair fastueux.
et puis tout doucement il fermera ces yeux.
Douce.
Douce,
Sois douce, mon amie,
Sois douce autant que la Folie.